Lutte contre la corruption : des cadres formés aux droits humains

Lutte contre la corruption : des cadres formés aux droits humains

Le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (Halc), Emmanuel Ollita Ondongo, a patronné le 29 décembre à Brazzaville la session de formation de ses agents sur « Les droits humains et lutte contre la corruption au Congo ».

L’objectif général de la formation est d’améliorer les connaissances des cadres de la Halc sur les droits humains et l’évaluation des politiques pour renforcer la lutte contre la corruption. Il s'agit d'édifier les cadres sur le lien entre les droits humains et la lutte contre la corruption, de faire acquérir des connaissances aux cadres de la Halc sur l’approche ayant pour base les droits humains et son intérêt pour la lutte contre la corruption.

La formation a permis également aux participants d’acquérir des connaissances sur l’évaluation des politiques publiques et leur intérêt pour la lutte contre la corruption. Il a été question pour la Halc de questionner les approches adoptées pour lutter contre la corruption en se référant à l’approche fondée sur les droits humains et l’évaluation des politiques publiques.

Les enseignements ont été donnés en un jour par l’expert international, Daniel Mikayoulou, et Françoise Mianda, conseillère principale au Haut-commissariat aux droits de l’homme. Les participants ont bénéficié également des travaux de groupe et des échanges d’expériences sur le thème choisi. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre du Contrôle d’Etat chargé de la Qualité du service public et de la Lutte contre les antivaleurs, Rosaire Ibara, ainsi que du coordonnateur résident par intérim du système des Nations unies au Congo, Alexis Lucien Manga.

Le président de la Halc a présenté à cette occasion son institution, créée le 7 février 2019 en vue de lutter contre la corruption au Congo, ce fléau qui est dans tous les domaines. Selon lui, pour que le pays atteigne l’émergence, il faut un changement de comportements et un détachement définitif de la culture du gain facile, laquelle favorise l’enracinement de la corruption et d’autres antivaleurs. Alexis Lucien Manga, de son côté, a déploré l’impact négatif de la corruption qui constitue une menace pour le développement d’un pays et entrave l’accès de la population à la justice et aux services sociaux de base : les soins de santé primaire, l'éducation et une alimentation suffisante.

D’après une étude de l’Organisation mondiale de la santé, 50% des femmes placées dans des maternels dans un pays asiatique devraient payer des pots-de-vin pour avoir un médecin présent lors de l’accouchement et 70% d'autres devraient payer pour être autorisées à voir leurs bébés. « L’avant-propos de la Convention des Nations unies contre la corruption, ratifiée par la Congo, en établit d’emblée que la corruption sape la démocratie et l’Etat de droit, entraîne des violations des droits de l’homme », a-t-il indiqué.

Il a assuré le gouvernement que la lutte contre la corruption fait partie des priorités nationales du Programme des Nations unies pour développement et se trouve au cœur des revendications sociales de la population et des actions de plaidoyer des organisations de la société civile, du secteur privé ainsi que des partenaires techniques et financiers. En rappel, le Congo avait été classé 162e sur 180 avec un score de 21 points sur 100 en 2021 sur l’échelle de l’indice de perception de la corruption de Transparency international en matière de corruption. Plusieurs études ont dénoncé la pratique de la corruption dans le secteur public ou privé de l’Etat.


Source :

Lydie OKO